Charles Gir et sa famme Jeanne Fusier-Gir

Charles Gir

Charles-Félix Girard, dit Charles Gir ou Ch. Gir, est un artiste peintre, sculpteur, dessinateur, affichiste et caricaturiste français.

BIOGRAPHIE

Charles Gir est né à Tours le 4 novembre 1883.
A Paris il suit les cours des Beaux-Arts et l’école de sculpture Germain Pilon.
Ne pouvant pas vivre seulement de la sculpture, il se lance dans le dessin de presse et la caricature,
Il a connu Debussy chez Lucienne Breval et plus tard, Gabriel Fauré, Messager. Son goût de la musique l’a conduit à la danse. Pendant dix ans, il a fréquenté l’Opéra : les cours de danse, les concours, les répétitions. Il en a tiré un nombre incalculable de croquis, pastels, de sculptures.
Il a suivi les ballets russes (la Pavlova – Karsavina – Nijinski). Il n’a jamais cessé d’être inspiré par la danse.
A cette même époque il dessinait à « Comoedia » – exposait au Salon des Humoristes, au Salon des Indépendants, au Salon d’Automne (1908 – 19114).
En 1911, il épousa la comédienne Jeanne Fusier. Il avait fait sa connaissance dans l’entourage de Firmin Gemier et d’Andrée Mégard dont elle était la protégée, l’amie et l’interprète (Théâtre Antoine – Théâtre ambulant Odéon).
En 1914, Il est parti pour la guerre. Gazé dès les premiers affrontements, il échappe de justesse à la mort (3 rescapés sur une compagnie de 150 hommes). Pas démobilisé pour autant, il est affecté au camouflage où il retrouve Raoul Dufy, Dunoyer de Ségonzac, Francis Carco, Poulbot, Emile Bertin, etc…
Il n’a jamais cessé de dessiner pendant la guerre – il a ramené de très saisissants croquis qui marquent fortement son œuvre.
Il était également affichiste (Missia, Mistinguett, Dramem, Maurice Chevalier, les Dolly Sister’s, Damia, Jeanne Fusier, l’Arlequin du Gala de l’Union des Artistes, la première affiche de la Loterie Nationale, etc…)
Il est Montmartrois, ami de Villette, Gassier, Courteline, Mac Orlan, Colette, Galanis, Roland Dorgelès, Jehan Rictus, Dorival, Poulbot, Paul Colin.
En 1923, il va peindre en Espagne, visite le Maroc pour y travailler.
Il est appelé en Amérique où il expose peintures et sculptures.
Il illustre des livres dont « Les Halles de Paris » avec Maurice Dekobra – « Clic-clac » avec Edward, etc…
Il collabore avec Paul Colin à partir de 1928 pour les décorations des spectacles du bal Tabarin.
Il peint de plus en plus, et petit à petit s’évade vers la campagne d’Ile-de-France. On le rencontre souvent en Bretagne. Il aime peindre la mer et le ciel. Il aime aussi se fondre à la gravité de la vie des pêcheurs.
Dès 1930, il s’installe dans un village du Vexin où sa maison est d’abord son atelier de peintre et de sculpteur. Il se détache progressivement de Paris.
En 1934, il sculpte un immense Don Quichotte, chargé de rêverie et d’humour avec la terre glaise du village de Grisy – Retenu par l’Espagne, il ne sera jamais livré à cause de la guerre.
Il est aujourd’hui placé au cœur de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise.
La nouvelle guerre – celle de 1940 – l’entraine dans les Charentes, chez des amis. Il dessine, il peint, mais il est désemparé et tombe malade.
Il meurt seul à l’hôpital de Bordeaux en 1941 et repose au cimetière de Grisy-les-Plâtres en Val d’Oise.

François Gir son fils

INTRODUCTION D’EDDA MAILLET À PROPOS DE L’EXPOSTION CHARLES GIR AU MUSÉE PISSARO DE PONTOISE – 1983

(EXTRAIT)

« … L’une des photographies, aimablement prêtée par son fils François Gir, nous montre des petites filles en belles robes, juchées sur les marches du double escalier de l’Institut Notre-Dame de la Compassion, à Pontoise. Trois d’entre elles sont les demoiselles Fusier, l’une deviendra la femme de Charles Gir et la grande comédienne Jeanne Fusier-Gir.
Parmi les très nombreux documents conservés par leur fils François, il a fallu choisir ce qui pouvait le mieux faire revivre Charles Gir, sa femme et tous ceux qu’ils ont côtoyés à Paris ou reçus à Grisy près de Pontoise, dans leur vieille maison.
Charles Gir passa sa vie dans les coulisses des théâtres. Il y croqua sur des petits papiers, aujourd’hui bien fatigués, la silhouette de maintes vedettes que les journaux de l’époque aimaient publier. Nous les montrons dans leur simplicité, éprouvés et jaunis par les années qui en accentuent le charme.
Des œuvres plus importantes, des pastels, des sculptures, des affiches, sont également exposées. Certains se demanderont quel rapport peut bien exister entre Camille Pissaro et Charles Gir. Aucun certes. Sauf celui de leur amour commun pour notre région et de leur goût fraternel pour la liberté.
C’est ce lien, lointain mais toutefois essentiel, qui nous a autorisé à concevoir cette exposition bien différente de celles habituellement présentées au Musée Pissaro. Nous pensons que ceux qui ont connu cette époque ou en entendu parler, seront curieux de reconnaître ou de découvrir ces visages plus ou moins familiers, en se faufilant dans les coulisses d’un passé retrouvé. »

Edda MAILLET

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